Les rencontres de la Photographie d’Arles sont un événement annuel incontournable pour tout photographe qui veut s’immerger dans les tendances et approches techniques des photographes sur le plan international. A côté de la partie « IN » qui regroupe des photographes invités par un comité, la ville regorge de multiples espaces dans la partie « OFF ». La ville vit de la photographie, des rencontres, des animations et vous invite à entrer dans des galeries, des passages, des vestibules de maisons chargées d’histoire pour y rencontrer des photographes et les interroger sur leur travail. Même dans les ruelles, des affiches sont placardées contre des façades délabrées.
Je me suis retrouvé dans la remise des prix des lauréats à l’Ecole de la Photographie. J'ai discuté avec des photographes qui utilisent uniquement un iPhone puis retranscrivent leur prises via différentes techniques et avec un photographe qui transpose ses sujets sur des peaux de moutons, donnant des résultats plus proche d’une lithographie que de photos traditionnelles. Il est vrai que l’originalité et les techniques multiples (p.ex. le cyanotype ou la combinaison de la photo et de la peinture) étaient très présentes. J’ai compris ces approches comme un état sublime d’art, où la photographie traditionnelle se trouve repoussée en arrière-fond par des expressions multiples émanant des regards des artistes. Des portraits prenants de la photographe tchèque Libuse Jarcovjakova pris dans les années 1970-1980, traduisent une atmosphère grise, opprimante, de buveurs de bières, de soirées pour oublier des jours sans perspectives.
Ici, ce n’était pas une technique impeccable qui prédominait. On s’autorise du grain, des cadrages particuliers, des « défauts » du langage photographique qui deviennent porteurs d’un message, d’une interpellation que l’artiste communique au monde. Ensuite, lorsqu’on appuie sur le déclencheur de sa caméra, on ne peut plus avoir le même regard sur la réalité qui nous entoure.